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vendredi 1 novembre 2013

Automne slovène (1/3)

Un guide papier sur la Slovénie, un atlas routier européen, un fourgon, aucune préparation et la volonté de se laisser porter par le voyage. 10 jours  en liberté et en famille sur la route vers l'est, afin d'échapper à la monotonie automnale. Venise en Italie et Luzern en Suisse sur le retour, un moyen de retarder la fin du voyage...

20/10/2013

Jour : 412 km   Total : 412 km

Nous partons tardivement, ravis de retrouver le fourgon de nos aventures.
La première étape nous conduit chez des amis à Montbéliard dans le Doubs.
A peine arrivés, nous réalisons que, fait exceptionnel, nous avons oublié les passeports. A force de ne plus préparer nos voyages, nous  avons oublié l’essentiel. Cela ne devrait pas poser de problème pour les pays situés dans l’espace Shengen mais la Suisse que nous devons traverser, impose des contrôles aux frontières. Nous avons bien notre carte d’identité mais nous ne pouvons en aucun cas justifier l’identité des petits.
Se faire envoyer les passeports ? Possible mais coûteux, cela nous retardera et l’idée de laisser ces documents se perdre dans la nature ne me plait pas.
Éviter la Suisse ? C’est possible. Un peu plus long mais c’est possible. C’est d’ailleurs la solution envisagée jusqu’à ce qu’une idée me traverse l’esprit, ce genre d’idée illustrée par un « eurêka ! » soudain dans les bandes dessinées.
Mon ami JP vit à quelques kilomètres de chez moi. Il a de la famille à 10 km de Montbéliard, il prend la route demain pour rejoindre la Franche-Comté. J’appelle mon père qui part chercher nos clés chez mes beaux-parents, retrouve nos passeports chez nous, retrouve JP sur un trottoir à une heure avancée, lui transmet les passeports.

21/10/2013

Jour : 368 km   Total : 780 km

Le lendemain, nous avons les passeports aux environs de 16h00 et nous pouvons reprendre notre route.
Nous traversons la Suisse de nuit. Le douanier ne veut pas de mes quatre passeports que je tends fièrement. A la sortie du pays, nous manquons vraisemblablement un panneau indicateur et nous nous retrouvons sur une petite route de campagne non éclairée et si étroite que pour croiser les rares voitures, nous devons nous arrêter. Après quelques kilomètres, un pont en bois enjambe ce qui semble être une rivière. Hauteur maximale : 2,20 m. Nous faisons 2,80 m. Ce sont les poutres obliques qui empêchent notre passage. C’est donc en warnings et au milieu de la chaussée que nous franchissons ce pont au ralenti. Enfin, nous retrouvons notre route. Il s’agit plus précisément des quelques kilomètres d’autoroute autrichienne qui doivent nous mener en Allemagne. Nous n’avons pas la vignette obligatoire mais lassés par ces contretemps, nous prenons le risque.
Nuit dans une station service en chantier quelque part en Allemagne.

Jour : 495 km    Total : 1275 km

Le vacarme des marteaux piqueurs et les bips stridents des engins de chantiers nous réveillent. Le fourgon est entouré par des plots de signalisation. Visiblement,  les ouvriers ont attendu notre réveil et, sitôt partis, ils investissent notre place de parking pour commencer à travailler.
Journée sur la route à travers l’Allemagne et l’Autriche. Nous franchissons tardivement la frontière slovène et nous trouvons un petit parking idéal pour passer la nuit. Le décor : le Lac de Bled, son île et son château médiéval.








Nous nous dégourdissons les jambes sur la promenade agréable tracée le long du lac.

23/10/2013

Jour : 127 km   Total 1402 km

Réveil matinal au pied du château. Nous reprenons la promenade entreprise hier à la nuit tombée et nous nous rendons au pied de la forteresse.














Le chemin recouvert de graviers attaque raide. Nous hésitons puis finalement chargeons le vélo de Gaspard sur la poussette et nous nous lançons dans la pente.
Un virage, deux, trois, je suis en nage. Quatre, cinq, six et voilà que je glisse… sept, huit… Des escaliers ! Nous laissons donc poussette, vélo, casque et tout ce qui nous est inutile au pied des marches en espérant les retrouver plus tard. Je porte Émile, Anne-Gaëlle tout le reste.
Quelques centaines de marches plus haut, nous parvenons au parking du château. Les automobilistes-touristes présents sur le parking sonnent comme une confirmation : il y a bien une route qui conduit au château… 
Le château présente un petit musée mais offre surtout une vue extraordinaire sur le Lac de Bled et son île.





Redescente.
Nous reprenons la route pour le Lac de Bohinj. Les villages traversés sont sur pause. 100 ans qu’ils n’ont pas changé…


Nous déjeunons en bord de lac, la pluie tombe,  mais le tapis orange que nous offre les arbres donne au paysage une lumière chaleureuse, presque chaude.












Skofja Loka est une petite cité médiévale assez austère, à moins que ce soit le temps qui me donne cette impression.



Nous y déambulons avec plaisir entre les vieilles bâtisses et dans ses ruelles torturées.






 








Nous espérons trouver ce soir un camping car nous n’avons plus d’eau et une douche ne ferait pas de mal.
Plusieurs fois, sur la route de Ljubljana, des panneaux indiquent « camping ». Nous ne les trouverons jamais. Je sais qu’à quelques kilomètres au nord de la ville, il en existe un ouvert toute l’année. Après quelques calculs de géographe faits de nord, d’ouest, de soleil et de nuit, j’en arrive à une conclusion à laquelle je ne crois pas beaucoup, il faut bien l’avouer. Par miracle, nous tombons sur le camping convoité.
Le camping est donc ouvert toute l’année mais ses services ne sont opérationnels que l’été. Ainsi, les douches se prennent au fitness center, centre de sport en salle.
Moment surréaliste où nous nous retrouvons dans les douches des femmes avec poussette et petits, au son assourdissant de la Zumba slovène.

24/10/2013

Réveil tardif, pluvieux et doux (il fait plus de 20 degrés dans le camion). Direction Ljubljana où nous nous garons plein centre, place de la république, vestige des années communistes.



Promenade agréable dans la vieille ville. Montée au château en funiculaire. Rien d’extraordinaire, la ville me semble même aseptisée mais l’ensemble est paisible et harmonieux.
































Nous reprenons la route direction Postojna et  le château de Predjama. La route est d’or, merveilleuse, elle tournicote entre prés et forêts. Nous nous posons sur le parking du château pour y passer la nuit.







25/10/2013

Jour : 104 km  Total : 1605 km

Réveil dans les volutes de feu de bois provenant des rares bicoques alentour.
Le Château de Predjama dont les premières fondations datent du 13ème siècle, est extraordinaire. Il est construit dans une immense cavité naturelle et certaines salles de l’édifice sont des grottes. La visite est un parcours du combattant pour qui l’entreprend avec poussette mais elle est vivante (mannequins, mobiliers) et la configuration du château est peu ordinaire.









Nous reprenons la route pour Divaca et les grottes de Skocjan.


A peine fini de manger et j’embarque mon Gaspard pour une visite guidée de 3 km à 150 m sous terre…
Le sentier plonge au fond des entrailles de la terre, Jules Verne nous accompagne.
Un canyon, des rapides, une cathédrale souterraine aux dimensions démentielles. La sensation étonnante de parcourir des montagnes de nuit et l’impression d’évoluer sous une couche nuageuse à peine visible.
Une passerelle, 45 mètres de vide et les flots, tout en bas…





Puis je réalise à quel point ce dut être une aventure extraordinaire pour les explorateurs de ces cavités, armés de leur seule lampe. Enfin, l’envie de me mettre à la spéléologie. Idée vite balayée, j’ai à peine le temps de lire 3 pages par semaine.
Gaspard restera marqué par l’expérience.

La route se poursuit direction Portoroz en bordure de mer Adriatique.










Douce promenade en bord de mer, une glace à la main. Les vacances en somme ! Il semble impossible de trouver un parking pour dormir sur la côte. Nous finissons par demander à un flic qui nous indique un parking interdit aux camping-cars mais qui n’est pas contrôlé hors-saison.

26/10/2014

Jour : 207 km  Total : 1812 km 

Nous partons pour Piran, ville située à quelques kilomètres de Portoroz.


Nous nous étions cassés le nez hier, ne trouvant pas d’accès à la cité. En effet, une route menant à Piran est réservée aux voitures puis des navettes mènent les touristes au centre ville.
Nous cherchons donc une parade. Point de parking payant et de navette gratuite, pour nous ce sera parking gratuit et navette pédestre. Le trajet est long et descend en pente raide agrémentée d’escaliers (nous nous réservons pour plus tard la souffrance de la remontée).
Bref, Piran est un magnifique port vénitien fait d’églises et de  ruelles médiévales. Une ville en bout de péninsule, une ville cul de sac comme je les aime.
La place centrale est le lieu des cafés pris en terrasse, des jeux de gamins en tous genres et des photos touristiques et officielles (visiblement une délégation de l’Unesco y était en représentation).
Navette pédestre aux allures de randonnée alpine pour rejoindre le camion.




































Route pour Venise et camping. 

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